Être un… sans résister à ce que nous sommes

À chaque conflit, l’humain est condamné à éclater l’espace-temps qui lui est personnel pour commencer « une seconde fois ». Quand le tableau de notre monde intérieur devient trop bruyant ou trop morcelé, s’exprimer, créer, ce n’est pas oublier, c’est juste reprendre plus à neuf, c’est combattre nos résistances intérieures, nos propres peurs, notre propre violence, notre faiblesse, c’est aussi combattre le mépris, la contrainte, l’exclusion.
Le refus de ce qui est autre, l’image d’un non-soi qui menace l’intégrité de l’édifice est au centre de notre repli identitaire. Cet autre refoulé ou mal éduqué qui vit en nous, cette part d’étrangeté, cette part réelle et incommunicable de nous-même, nous la projetons en permanence sur ce qui nous est justement étranger. Elle touche à une question essentielle et existentielle qui est de comprendre la résistance de l’individu à se laisser aller et à risquer un rapport direct avec ses impulsions et avec ses ressources affectives.
Le fait capital dans cette affaire de résistance, c’est de ne point reconnaître à sa pensée une existence propre, un fonctionnement autonome. Alors, quand il faut s’exprimer librement et inventer, on continue à se comporter d’une manière volontariste, ce qui n’a aucun effet libératoire. L’individu devient tendu et inquiet. Il ne connaît de la pensée que ce que qu’il en a fait : un programme discipliné d’opérations logiques sur du contenu surtout acquis. Cette urgence d’adaptation, source utopique de tous nos processus de protection, l’art-thérapie peut nous en libérer. Elle nous invite à agir de notre propre initiative, à n’être asservi à aucun but, à parler tout haut, à dire les choses simplement et sans compromission.

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Auteur

Alain Vasseur

Référence
RA020-03
Résistance
Journées de Printemps 2023
Catégories
Phénoménologie
Art-thérapie
Arts plastiques
Techniques corporelles
Dispositif de médiation