Créer et résister à Saint-Alban, 1940-1945

L’association des termes « résistance » et « clinique » nous conduit à évoquer l’hôpital psychiatrique de Saint-Alban, en Lozère, considéré comme un lieu symptomatique de résistance : liens avec les réseaux de publications clandestines, lieu d’accueil de résistants et de persécutés. Il est aussi connu comme lieu d’expérimentation, à partir de 1940, d’un nouveau contrat social : réformer le vieil asile, sans cœur ni âme, au profit d’une réinvention des méthodes de soins psychiques, prémices de ce que l’on nommera la psychothérapie institutionnelle. Cette révolution de la psychiatrie se fait par la suppression des quartiers d’agités, l’ouverture des portes sur la cité, la formation du personnel, la création d’un service de pédopsychiatrie, d’un service d’ergothérapie, mais aussi d’un club thérapeutique, d’un théâtre et d’un journal. L’hôpital est aussi un lieu d’élaboration d’une psychiatrie publique de proximité à l’origine de la psychiatrie de secteur. Des médecins comme Geneviève et Paul Balvet, François Tosquelles, André Chaurand ou Lucien Bonnafé, en sont les acteurs principaux. Saint-Alban est aussi une terre de création : les sculptures d’Auguste Forestier, les dessins et écrits d’Aimable Jayet ou les broderies de Marguerite Sirvins, en témoignent. Le recours au surréalisme comme outil de désaliénation et levier d’invention clinique joua un rôle prépondérant dans cette aventure.

Pour lire le texte complet s’inscrire ou se connecter

Auteur

Christophe Boulanger

Référence
RA020-04
Résistance
Journées de Printemps 2023
Catégories
Psychiatrie
Histoire
Arts pluriels
Dispositif de médiation
Musée, exposition spectacle