Résistance dans le style de l’homme et l’œuvre, à propos de Giorgio Morandi

Giorgio Morandi, le « peintre des bouteilles », illustre la question des différents niveaux de résistance aussi bien dans son mode de vie, ses comportements, que dans le style de son œuvre. Pour la psychopathologie de l’expression, il est un cas limite entre le normal et le pathologique.
Ce peintre de la première moitié du XXe siècle, qui vécut toujours à Bologne en Italie, se confina tout le temps entre sa mère et ses sœurs, et créa son œuvre dans sa chambre-atelier. Il était aussi professeur de gravure à l’École des beaux-arts. Fuyant la vie sociale durant la période du fascisme, il ne s’intégra à aucun courant de son époque, ni la peinture métaphysique, ni le futurisme.
Son succès tient à ses natures mortes composées uniquement de récipients domestiques, bouteilles, pots, vases, minutieusement disposés dans un style d’une extrême douceur, renvoyant à la traduction de still life, « besoin de vie calme et immobile ». Objets symptômes donc intermédiaires chez lui entre la vie et la mort.
Pour la psychopathologie de l’expression et l’art-thérapie, il illustre plusieurs niveaux de la notion de résistance dans la genèse et le travail de création. D’abord, le cadre recherché comme protection pour libérer l’expression, l’importance de la possibilité de régression, la notion de mélancolique sans mélancolie de Christian David, les niveaux de lecture ou d’interprétation suivant que l’on étudie les comportements névrotiques ou son matériel pictural infra-verbal. Enfin, la relation aux objets inanimés telle que l’a développée Harold Searles dans les psychoses et dans une optique écologique du soin.

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Auteur
François Granier
Référence
RA020-22
Résistance
Journées de Printemps 2023
Catégories
Art
Psychopathologie de l’expression
Peinture