Résister pour exister

Comme beaucoup d’autres pays, et notamment la France, l’Italie a également assisté au développement, sur son territoire, d’un processus historique jalonné par des connexions qui se tissent constamment entre des orientations cliniques-diagnostiques et la productivité artistique des malades mentaux.
Dans le climat socio-politique et culturel des années soixante-dix, deux protagonistes ont marqué la grande réforme psychiatrique italienne : Franco Basaglia et sa femme Franca Ongaro. Ces derniers ont consacré leur vie au dépassement des concepts de normalité et de diversité, ainsi que de santé et de maladie, en luttant pendant trente ans afin d’introduire une pensée philosophique et idéologique, et de promouvoir une nouvelle législation dans ce domaine. Entre ouvertures et fermetures, ce processus complexe a entamé de profondes transformations au niveau institutionnel, non sans résistances. Nous essayons ici de mettre en lumière quelques repères, entre dérives et trajectoires, avec la perspective d’aujourd’hui. Trois moments fondamentaux, que l’on peut résumer ainsi, seront pris en considération : la culture positiviste avec les théories de Cesare Lombroso, le détour phénoménologique et l’introduction de la célèbre loi Basaglia, à savoir la loi 180, avec les changements importants qui en ont découlé par la suite.

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