De l’utilité du langage musical pour repenser le dispositif thérapeutique en CMP

La pratique clinique en CMP enfants et adolescents nous renvoie à de nombreuses difficultés en tant que jeunes diplômés.
Mon utilisation de la musique, que je pratique depuis de nombreuses années, est devenu un outil clinique face à des situations complexes. C’est alors que l’idée de l’existence d’un langage musical est apparue au cours de ma pratique musicale avec les patients, notamment à travers la perception que ceux-ci pouvaient en avoir. Comment cette idée du langage musical pouvait aider à penser la prise en charge clinique en CMP ?
Mais peut-on parler d’un langage musical ? D’une sémiologie ? Jean-Jacques Nattiez a étudié la question dans son ouvrage Fondements d’une sémiologie de la musique, où il pense le langage, hors de la pensée structuraliste de Jakobson, en le découpant suivant deux processus : le processus poïétique entre l’émetteur et le signe, et le processus esthétique entre le signe et le récepteur. La poïésis serait de l’ordre de la création, à travers les influences et l’inspiration, et le processus esthétique renvoie à la réception de cette création artistique. Ces deux processus sont indépendants, car ils font référence à deux subjectivités distinctes.
Ce processus esthétique peut d’ailleurs nous renvoyer à un concept de la théorie psychanalytique développé par Donald Meltzer : l’émotion esthétique, outil de la rencontre dans la relation thérapeutique. Cette émotion qui nous submerge face à « du beau » représente un moment de forte sensibilité partagé entre le patient et le thérapeute, en individuel, ou alors dans un groupe. Dans la clinique de l’enfant et de l’adolescent, cette difficulté de la rencontre peut se retrouver, car la première demande èst quasi systématiquement une demande parentale. Ce sont les parents qui appellent pour prendre rendez-vous et qui nous amènent l’enfant, et bien souvent ce sont d’abord eux qui nous parlent lors du premier entretien. Cette émotion esthétique, ici, dans la pratique musicale, permet alors une rencontre qui peut être difficile à mettre en place.
À travers ma pratique clinique, j’ai décidé de décrire trois parties du langage musical : le rythme, que je mettrai ici en lien avec le corps, la mélodie, en lien avec l’affect, et l’interprétation en lien avec le social.

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Auteur
Antoine Deck
Référence
RA021-26
Frontières
Journées de Automne 2023
Catégories
Pédopsychiatrie
Psychanalyse
Musique
Dispositif de médiation