Françoise Pétrovitch se joue des délimitations conventionnelles et outrepasse les catégories temporelles pour explorer la frontière poreuse, perméable et flottante, qui sépare l’humain de l’animal, l’enfance du monde adulte, le sexe masculin du sexe féminin. À travers des techniques aussi diverses que le dessin, le lavis, la peinture à l’huile, la sculpture, elle tente de fixer l’éphémère, c’est-à-dire toutes ces formes transitoires par lesquelles le vivant ne cesse de passer au cours de sa vie sans jamais totalement les dépasser.
Son œuvre, traversée par les thèmes du double, du fragment, de l’intime, peuplée de corps, d’animaux, de mains, de natures mortes, de fumée de cigarette, de visages aux yeux fermés, d’oiseaux, échappe à toute interprétation laissant ouverte la frontière entre l’intérieur et l’extérieur, le monde du rêve et la réalité, la présence et l’absence.
Dans sa dernière exposition Aimer. Rompre , qui explore les prolongements du romantisme dans l’art contemporain, l’artiste sonde l’ambiguïté du sentiment amoureux et la thématique de « l’entre-deux », emblématique de sa pensée, comme lieu des métamorphoses et des possibles.
Loin de l’inséparabilité des amants romantiques, c’est l’incertitude des sentiments et la solitude partagée qui s’imposent dans cette œuvre énigmatique et singulière, empreinte de poésie, où l’ouverture des frontières, loin de favoriser les échanges, semble avoir contraint l’homme à se replier sur lui-même.
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Auteur |
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Suzanne Ferrières-Pestureau |
Référence |
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RA021-25 Frontières Journées de Automne 2023 |
Catégories |
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Art Psychopathologie de l’expression Peinture Sculpture |