La frontière, ce terme état limite

La frontière rythme l’existence de l’homme. Elle lui permet de se singulariser, de se protéger, de percevoir. Elle se manifeste par des coupures, des discontinuités qui aident à distinguer des registres, des lieux… Elle opère des séparations en délimitant un dehors d’un dedans. Cependant, la notion de frontière représente un état limite par sa duplicité. Elle introduit entre le même et l’autre une zone indécise où chacun est à la fois en dehors et en dedans par rapport à l’autre et par rapport à soi. À la fois séparation et trait d’union, la frontière est-elle un barrage ou un passage ? Un lieu de contact ou de séparation ?

Les différentes rencontres cliniques m’amènent à penser la frontière en tant qu’espace psychique et cadre thérapeutique. Par leurs fonctionnements psychiques, certains patients se tiennent dans un entre-deux, espace indéfini entre la vie et la mort, débordement pulsionnel et rigidité… Accueillir et m’adapter à la singularité des mouvements de la psyché m’engage à dépasser / repousser les limites de mon cadre thérapeutique. Je me lance à la rencontre de la subjectivité du patient dans un espace de cocréation avec lui à l’aide d’outils créatifs, sensoriels et proprioceptifs. Nous y tissons les couleurs, l’épaisseur, les contours d’une contenance corporo-psychique solide, suffisamment souple pour accueillir l’inattendu sans risque d’anéantissement. Cet espace défini devient vecteur de tiercéisation où se tisse un lien d’intersubjectivité qui ponctue, scande, marque la construction de frontières psychiques. Et si le rythme permettait de concevoir la frontière comme une variation rythmiquement dynamique selon les oscillations de chaque ici et maintenant ?

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Auteur
Florian Cœur-Joly
Référence
RA021-24
Frontières
Journées de Automne 2023
Catégories
Phénoménologie
Psychologie
Arts pluriels
Dispositif de médiation