La dynamique fonctionnelle

La thérapie par le CRI provient de la conjonction de deux courants principaux apparus dans l’arsenal thérapeutique : – l’analyse, non pas en tant que technique, mais en tant que témoin d’une démarche particulière, et d’un angle de vue spécifique quant au phénomène psychique ; le psychodrame, qui introduit dans la technique de nouveaux éléments : le groupe et les jeux de rôle.
Les prédécesseurs les plus directs en sont Frederick Perls, Maslow, Silberman, Watts et les expériences de laboratoire du Training Group.
Plus récemment – et plus directement encore – le Dr Castriel, ancien Président de l’Association des psychanalystes de New York, s’occupant d’institutions thérapeutiques de drogués, remarqua que si les décharges émotionnelles des patients s’exprimaient librement, ceux-ci étaient ensuite plus stables d’un point de vue affectif. Des individus qui avaient jusque-là manifesté entre eux une agressivité violente pouvaient tout à coup s’accepter et reprendre une communication valable : d’où un essai systématique de provoquer des décharges émotionnelles les plus intenses possibles et surtout les moins contrôlées à un niveau conscient
11 s’ensuivit une amélioration très nette des comportements et, au dire des patients, une modification du vécu, l’expression de leurs souffrances affectives entraînant un soulagement une diminution des tensions internes et partant un mieux-être à soi et à l’autre.
Dans le même temps, Janov, sur la côte ouest des Êtats-Unis, se rend compte de l’importance d’une surchauffe émotionnelle, augmentée ou non par un isolement affectif. Il raconte qu’un de ses patients, acteur comédien, lui rapporta avoir eu une expérience bouleversante quand, au cours d’une scène, il avait été amené à dire une phrase dont le texte s’appliquait intégralement à son vécu personnel. Janov demanda la répétition de cette scène et le phénomène se reproduisit : le patient, libre d’exprimer le traumatisme infantile aussi intensément qu’il avait été vécu, s’en trouva libéré. Janov donna à ce phénomène le nom de CRI PRIMAL auquel nous pourrons reprocher de se vouloir panacée et de souffrir, à notre avis, d’une érotisation de la peine, associée à un refus systématique d’idéation.
Actuellement, ces approches émotionnelles s’exercent depuis une quinzaine d’années et les statistiques font apparaître une stabilité des résultats obtenus.

Auteur
Jalenques Étienne
Référence
RR19782-01
Expression et Signe, n°1, 1978
Catégories
Psychanalyse
Théâtre
Voix