La découverte de Konrad Witz remonte seulement a à 1898 et l’engouement de notre temps pour la peinture médiévale a été à l’origine de multiples attributions. Certes le Saint Christophe de Berlin n’est plus, en général, admis comme œuvre de Witz ; et c’est pourquoi notre but, ici. en faisant une étude comparée des deux Saint Christophe (celui de Berlin et celui qui est sans aucun doute de Konrad Witz) est plutôt une démonstration de méthode.
Nous ne pouvons ici nous attarder sur le mythe de Saint Christophe, particulièrement riche (passeur d’une eau mystérieuse, saint invoqué contre la mort subite. parfois représenté avec une tête de chien, etc…), et nous analysons d’emblée les deux tableaux, qui représentent le même moment, celui de la traversée de l’eau. Les proportions humaines, l’importance du paysage et son rendu, la recherche de la profondeur permettent de les situer tous deux à peu près à la même époque (vers 1440).
Dans le tableau de K. Witz, toutes les lignes convergent vers le centre, entre les mains du Christ et la tète du saint. C’est un ensemble de diagonales, d’où résulte une atmosphère de concentration calme. Le peu de mouvement qui naît du geste de Christ (geste à la fois de majesté, d’enseignement et de bénédiction) descend vers le visage du christophore, visage imprégné d’amour et de joie intérieure. Christophe semble avancer doucement, comme pour garder précautionneusement en équilibre aussi bien son fardeau extérieur que son bonheur intime ; le mouvement descend jusqu’au fond de l’eau, le motif central ayant ainsi une parfaite unité ovoïde.
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| Auteur |
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| Barrucand M Barrucand D |
| Référence |
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| RE1968-10 Supplément de l’Encéphale |
| Catégories |
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| Psychologie Peinture Évaluation |



