La ville, machine à rêver l’errant

La vie à la rue est installation dans les marges et les flux (par exemple sur le talus du périphérique, sur le banc d’une gare). Tentative d’une mise en présence aux effets paradoxaux de l’autre au risque de la pente désymbolisante menant parfois jusqu’aux phénomènes les plus extrêmes d’auto-exclusion (Furtos).

Celle-ci nous semble être l’échec d’un processus en cours dans l’errance (« des-errance »), tentative de récréer du lieu propre, un espace pouvant accueillir le sujet jeté dans l’espace indifférencié et souvent hostile de la métropole.

Ainsi, les pratiques de rue (la manche, la marche, le glanage, les installations, etc.) relèvent d’un cheminement du sujet dans l’espace urbain, tracent des lignes, jalonnent de repères ; milieu libre à la recherche de son langage (Deligny, Perret). Des agencements machiniques de « l’objet » s’y forment : dépôt de restes psychiques en excès auquel « répond » la ville à travers les signes qu’elle émet et qui sont récoltés en retour (réactions des passants à la manche, rencontres impromptues dans des états parfois proches du démantèlement, par les objets, les expédients permettant l’installation, qualité d’un travailleur social ou encore flux des échanges). La ville rêve ainsi l’errant, rêverie transformatrice d’un territoire bricolé de traits prélevés sur des humains et des non-humains.

Une approche cartographique porte alors une attention particulière aux ambiances, à la sensorialité, aux marques jalonnant ces espaces fragmentés soucieux d’y introduire des éléments de continuité, de permanence ou de nouvelles connexions (associations dans les conversations, greffes d’espaces, y compris par des accompagnements physiques).

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Auteur
Claude Pawlik
Référence
RA021-15
Frontières
Journées de Automne 2023
Catégories
Psychologie
Architecture
Cas clinique