Le dessin libre lors de la première consultation de l’adulte

Un moyen d’établir la relation et un élément diagnostique

Le dessin qui facilite le diagnostic et la relation lors de la consultation psychiatrique de l’enfant — notion classique — peut apporter les mêmes résultats chez l’adolescent et chez l’adulte.
Au cours du premier entretien, que le consultant ait parlé facilement, ou qu’il ait gardé une certaine réserve, nous lui offrons un crayon noir, une gomme et une feuille de papier à dessin blanc 24 x 32, en lui demandant de « faire un dessin ». A la question « Quoi ? » — « N’importe quoi ».
Il exprime parfois une certaine surprise : « Il ne sait pas dessiner, il n’a pas dessiné depuis l’école, ses enfants dessineraient bien mieux, il ne sait pas quoi faire ». Il se réfère parfois à des tests connus : « Un arbre, un bonhomme… ?» — « N’importe quoi ».
Exceptionnel est le refus catégorique où le patient repousse le matériel — méfiant parfois, et ne voulant pas être deviné.
Timide, il rêve devant la feuille, en marmonnant « Je ne sais vraiment pas ». Quelquefois bon enfant, il s’exécute « pour me faire plaisir ». Parfois, il est séduit, ravi, amusé, ou comme libéré, échappant ainsi au sérieux, douloureux ou pénible de l’entretien verbal qui vient de se dérouler. D’autres fois, alors qu’il était réticent, méfiant, quasi mutique, il se précipite sur la feuille pour livrer son message — et c’est nous qui pourrions être surpris.
Ces graphismes, terme plus approprié que celui de dessin, sont très variés.
Alors que l’enfant accepte toujours de dessiner, s’applique et montre une recherche dans le trait et les idées qui lui permet souvent de suppléer à l’insuffisance de son processus de verbalisation, chez l’adulte la crainte de la communication et la pauvreté d’expression se retrouvent dans l’expression graphique. Soit qu’il « n’ait rien à dire », n’ayant pas l’habitude de parler ou d’écrire, soit qu’il ait peur d’être jugé sur un plan esthétique ou de se trahir dans son intimité.

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