Si l’architecte libéral demeure, dans le public et parfois dans les écoles d’architecture, l’image de l’architecte, cette image est singulièrement trompeuse car le jeune diplômé ne devient que rarement patron d’agence ; comme tant d’autres il devient un cadre. Jeunes cadres et glorieux patrons, tous sont formels : « L’architecture et les architectes sont en crise ». Ce désenchantement trouve aujourd’hui un large écho, alors même que la crise est depuis des siècles le mode quasi naturel de fonctionnement de cette profession libérale. Mais peut-être la violence quotidienne, avec laquelle chacun ressent la ville, n’est-elle pas étrangère au regain d’intérêt manifesté pour ceux que l’on voudrait tenir pour responsables : les architectes ?
Inquiets sur leur avenir, ces architectes sont aujourd’hui singulièrement bavards et singulièrement muets. Bavards, ils le sont dans le privé où ils s’étendent à plaisir sur la grandeur et la décadence de leur profession. Muets, ils se taisent dans les grands organes d’information où ne discourent que quelques mages patentés. Mais le discours de ces mages est très différent de celui des mages d’hier.
Sans exagérer l’impact des fonctionnalistes, dont le message au moins en France n’a été pris en considération que lorsque le fonctionnalisme lui-même n’était plus qu’un cadavre, des architectes comme Gropius. Wright ou Le Corbusier portaient sur la place publique le problème de l’homme et de la ville. Ils se sentaient investis pour formuler un message, car ils pensaient que l’architecture elle-même pouvait transformer les rapports sociaux.
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| Auteur |
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| Nick Philippe |
| Référence |
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| RR19742-07 Expression et Signe, n°2, 1974 |
| Catégories |
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| Psychologie Sociologie Architecture Bricolage Évaluation |



